Complementarite Technique et, Complementarite Esthetique

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Complementarite Technique et, Complementarite Esthetique

Résumé: Outre l’éducation éthique, il existe aussi, selon le mot de Schiller, une ‘éducation esthétique de l’humanité’, à laquelle le philosophe peut contribuer. Selon la conception moderne (préparée en réalité dès la scolastique, par Saint Bonaventure notamment), la beauté est appréhendée par l’homme dans et par l’expérience esthétique. La présente étude a pour objet d’étudier une expérience esthétique particulière. La beauté d’un corps naturel ou celle d’un objet technique se révèle à nous dès lors qu’à l’organisation fonctionnelle de ses parties se subsiste un agencement formel de ses mêmes parties, constituées dès lors en parties esthétiques. C’est donc la face, ou plutôt la cause objective de l’expérience esthétique qui est étudiée ici. Mais la notion d’expérience soulève aussi deux autres problèmes qui ne peuvent être examinés faute de place, celui de la disponibilité subjective et celui de la communicativité (plutôt que la communicabilité) de l’expérience esthétique.

Il existe de Saint Augustin un traité qu’il écrivit dans sa jeunesse mais n’acheva pas, ou qui est perdu. Nous connaissons seulement son titre, avec quelques indications sur le contenu. Il s’appelait De pulchro et apto. Dans ce écrit antérieur à sa conversion, Augustin, encore préoccupé de problèmes esthétiques, faisait une comparaison entre ce qui est adapté et ce qui est beau. Il définissait l’adapté comme la qualité de ce qui a de la valeur par rapport à autre chose, à quoi il est subordonné, et le beau comme la qualité de ce qui possède une valeur en soi ou par rapport à soi, et n’est subordonné à rien d’autre. En d’autres termes, ce qui confère à un objet adapté, naturel ou artificiel, sa valeu...

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...in corpore pulchro, sed est aggregatio omnium convenientium tali corpori (puta magnitudinis, figurae et coloris) et aggregatio omnium respectuum (qui sunt istorum ad corpus et ad invicem)" (Ord. I, d. 17, p. 1, q. 1-2, n. 62). Cette définition du docteur scolastique, si moderne en dépit du contexte historique (XIII-XIV èmes siècles) où elle fut formulée, n’exclut évidemment pas la possibilité d’une forme de beauté non-relationelle, comme, par exemple, celle de ce qui est uni et plein, un beau ciel, une belle étoffe, mais ce point n’est pas à considérer ici, car la beauté d’un ciel uni ou celle d’une étoffe est avant tout celle d’une matière homogène.

(5) Sur ce point, voir notre article "Les forces, les formes et l’esprit dans la perception de la peinture", in : P. Magnard (dir.), Métaphysique de l’esprit, De le forme à la force, Paris, Vrin, 1996, pp. 207-217.

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